Alice Cauvin Hardy, Psychanalyste

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Un traumatisme, c'est quoi ?

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D’origine grecque, l’étymologie du terme « trauma » évoque un choc, un coup, une blessure violente. S’il tient initialement du domaine physique, Freud a étendu l’usage de ce terme au domaine psychique. Toute psyché dispose d’une protection appelée « pare-excitation » dont l’architecture est variable selon chacun et qui agit comme un filtre. Lorsqu’un évènement de danger – intérieur ou extérieur – imprévu, menaçant et/ou trop intense fait effraction sans pouvoir être contenu par ce filtre, un profond bouleversement dans le fonctionnement advient: c’est le traumatisme. Rien n’est plus comme avant. On entend alors: « Je ne suis plus le(la) même depuis ce jour-là… ».


Le traumatisme est constitué de l’évènement traumatique (exemple: deuil d’un être cher, perte d’emploi, accident, agression…) mais également de toutes les émotions liées à cet évènement (exemple: haine, désespoir, paralysie, silence…). Il est important d’avoir en tête qu’une épreuve, même très difficile, ne fait pas nécessairement traumatisme. Le caractère traumatique dépend de l’âge, des ressources internes à ce moment précis, de traumatismes passés mais aussi… de la réaction de l’entourage. La présence d’un Autre secourable peut changer la donne – de même que son absence, sceller la souffrance liée au traumatisme.


Et après? Le traumatisme a plusieurs destins. Avec le temps, il peut être encapsulé et entraîner des schémas de répétition: des situations analogues au traumatisme premier se répètent, inlassablement, sans que l’on puisse en avoir la maîtrise. C’est ici que l’analyste intervient généralement. Le traumatisme peut également sembler « enfoui »: pas de souvenirs, pas de traces, pas d’émotions. Cela a un coût très élevé pour sujet, qui, sans liens apparents avec l’évènement traumatique, verra apparaitre: des crises d’angoisses sans cause déterminée, des troubles du sommeil handicapants, un évitement d’un certain type de lieu…


Fort heureusement, souvent avec l’aide d’un thérapeute, l’impact traumatique peut progressivement être assimilé et voir ses effets indésirables disparaître au fil du temps.
Rien n’est fatalité, la psyché est pleine de ressources et l’être humain possède uneincroyable force de vie.

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